Ca ne presse pas ?

Le mois dernier, nous avons installé la presse que Nathan a fabriqué avec ses apprentis chez une chrétienne d’un village voisin pour qu’elle la teste avec les noix de palme locales (qui sont plus difficiles que les noix américaines). La presse fonctionne plutôt bien sauf que la semaine dernière celle-ci s’est bloquée. On est donc parti voir ce qui se passait en espérant pouvoir faire quelque chose. Pour arriver dans ce village nous sommes passés par un raccourci dans la jungle que je ne connaissais pas, on ne se rend pas compte qu’à 100m de la maison c’est déjà la forêt vierge… 

En arrivant nous avons trouvé la maman en train de presser ses noix locales. Mais elle nous a expliqué que le blocage se produit lors du deuxième passage où elle remet la pulpe à l’intérieure pour la presser une deuxième fois. On a donc testé cela et effectivement la presse a calé. Gérard, un apprenti de Nathan que j’ai emmené l’a donc démonté et on a nettoyé l’intérieur avant de relancer. 

En fait la pulpe reste coincée dans la vis et elle tourne avec. On a essayé de mélanger la pulpe avec des noix pour que les noix poussent la pulpe et ça a fonctionné. Dans un deuxième temps on a essayé de serrer très fort la sortie pour que tout soit bien pressé en une fois et ça a marché aussi mais trop dur de tourner comme ça ! Il faudra donc faire quelques modifications sur la presse pour que la pulpe ne reste plus attachée.

On a aidé la dame à finir de presser ses noix et au final on a sorti 12L d’huile. Pour nous remercier elle nous a préparés du macabo pilé avec des haricots et de l’huile de quoi ? de palme !!!

Quelques news

Je suis bien arrivé à Nkondjock. Le voyage s’est bien passé même si on a marché pendant plus de 2h pendant que le pick-up luttait dans la boue.

A Douala j’ai pu rencontrer les responsables de l’éducation de l’UEBC, nous avons discuté de mon programme pour 2013, les choses se précisent bien je vais donc travailler au collège Emilie Saker de Douala et loger à proximité.

Je vais essayer de terminer ma lettre de nouvelles rapidement.

(Il y a de nouvelles photos dans le diaporama)

De nouveaux produits

Suite à la fabrication du Diable, nous avons fabriqué un foyer amélioré, qui doit permettre de cuir les noix de palme en utilisant moins de bois et pouvant porter un fût métallique de 200L.

Puis nous nous sommes lancés dans la fabrication en bois de deux décabosseuses. Ceci devrait permettre d’ouvrir plus facilement les cabosses de cacao sans en abîmer les fèves et sans se couper les doigts, puisque la population utilise actuellement la machette.

Enfin nous avons réussi a réaliser un pousse, après avoir affronté tous les problèmes techniques arrivés lors de la réalisation.

 

J'ai aussi eu une commande d'un plantoir. Un tuyau nous a servi de manche et pour la partie tranchante, elle a été réalisée avec un guide de chaîne de tronçonneuse.

Un bon voyage

Nous voilà de retour à Douala, nous sommes bien arrivés. Le voyage s’est bien passé et a été plus agréable que la dernière fois (voir message du 17 septembre) car cette fois nous étions dans la cabine et le pilote était beaucoup plus prudent aussi.

Avant de partir il a donc fallu faire le plein du pick-up : un bidon un tuyau et on siphonne le bidon. On voit même sur la photo comment les gens sont chargés à l’arrière du véhicule. Cette fois il n’y avait pas autant de monde que la dernière fois car tous tenaient dans la caisse.

Quand la route est vraiment difficile le chauffeur demande au passager de descendre pour les récupérer après. C’est comme ça qu’on a marché pendant plus d’une heure et demi au milieu du voyage.

 

Voila un aperçu de l’intérieur de la cabine. Quand on penche la tête on voit la route à travers les trous dans le plancher. Le chauffeur jongle avec les fils électriques pour allumer les phares (quand on a la chance d’en avoir). On ne pouvait pas vraiment parler de pédale d’accélération car c'était juste une tige de métal. Quand le moteur chauffe, on en profite bien. Malgré tout ça la voiture était quand même en bon état car il y avait encore un essuie-glace qui fonctionnait (la dernière fois le chauffeur passait le bras par la fenêtre) et il a seulement fallut remettre de l’eau dans le radiateur 2 ou 3 fois.

Un voyage sans incident ne serait pas vraiment un voyage sur cette route, une roue ou un pont arrière qui se détache, une descente en roue libre incontrôlée. Non cette fois la voiture s’est juste couchée sur le coté à cause d’une ornière un peu profonde. Comme nous étions en cabine cette fois, nous n’avons pas trop souffert. Heureusement personne n’a été blessé ou tué à l’arrière du véhicule alors on a poussé la voiture pour la remettre sur ses quartes roues et on est reparti.

 

Sur cette photo, un pick-up moins chanceux, on ne voit pas très bien qu’il est dans un ravin 15m plus bas. (Regardez par rapport au ciel pour mieux comprendre.) Heureusement les arbres ont arrêté la voiture et personne n’est mort.

Conclusion, seulement 8h pour faire les 54km cette fois. Encore 6h pour arriver à Douala à cause des bouchons et nous étions à la station bien content et reconnaissant de pouvoir nous reposer un peu.