Nkondjock est une petite sous-préfecture, enclavée dans la plaine forestière à l'ouest du Cameroun, très difficile d’accès pendant la saison des pluies. Située dans la chaîne montagneuse, le climat y est caractérisé par deux saisons : une saison pluvieuse et une saison sèche. On y trouve un marché périodique, des petites boutiques, des écoles primaires et secondaires et des installations administratives. La petite ville de Nkondjock est constituée de plusieurs villages autochtones et pionniers. En effet la population est estimée à 50.000 habitants regroupés en plusieurs groupes ethniques. Cette population mixte est en perpétuels mouvements et essentiellement agricole.
Nkondjock est le poumon économique de la région du Nkam. Hommes, femmes et enfants cultivent les produits vivriers, mais aussi les produits de rente : cacao, café, banane, palmier à huile, etc. Mais le taux d’alphabétisation est très réduit. Cela ne favorise pas une bonne implication des populations dans la commercialisation de leurs produits de rente provenant des cultures, de la pèche, de la chasse et de l’élevage.
Il n’y a aucune entreprise dans la ville, donc pas de possibilité de trouver un emploi. L’état ne fait pas de concours d’envergure. Les seuls emplois possibles sont les postes d’enseignants, déjà pourvus. Les jeunes n’ont donc aucune possibilité de trouver un emploi dans une société sur place. Actuellement, il n’y a aucun mécanicien soudeur dans la ville. Lorsqu’une machine est en panne, il faut parcourir de nombreux kilomètres de piste pour la réparer. La population aurait besoin de machines pour transformer les produits agricoles, mais personne ne sait les fabriquer.
L'apport de nouvelles machines de transformation agricole fabriquées localement permettrait aux jeunes de rester dans la région pour travailler. Ce matériel permettrait à moyen et long terme, d'aider les paysans à cultiver des produits agricoles de 1er choix (cacao, café, l’huile de palme, le manioc), les transformer sur place en produits finis ou semi-finis pour que la valeur ajoutée profite à la population locale. Par exemple le café brut est acheté aux paysans à 130F/Kg, alors qu’il est vendu moulu en ville à 4.000F/Kg. Il faudrait rechercher les types de machines (concasseur, grilleur et moulin) nécessaires pour de petites unités de transformations agro-industrielles. Lorsque plusieurs prototypes de machines auront été développés, le programme de CAREJ sera complété avec cette filière, pour que les jeunes fabriquent des machines à vendre aux villageois, ou qu’ils créent des ateliers mécano-soudés dans la ville et les villages voisins. A Nkondjock, il faudra réaliser les prototypes et faire les essais. En même temps former un enseignant à bien comprendre les machines.